H, comme si, dans la notation musicale allemande ; h, comme une signature musicale du compositeur, inscrivant ses initiales, à la manière de Bach, au cœur même de l'écriture de l'œuvre ; h, enfin, comme la consonne du souffle et de l'expiration.
H est en effet un diptyque dont les deux volets ont un point de départ commun - si -, et qui poursuivent chacun leur processus jusqu'à ses conséquences les plus extrêmes. Comme deux immenses mouvements respiratoires dont toutes les phases auraient été magnifiées, pour former un vaste corps sonore.
Le premier volet est conçu comme une longue amplification de l'unisson initial, qui se déploie peu à peu en éventail pour atteindre le suraigu de la flûte et l'extrême grave du basson. Un mouvement de dispersion dans les registres qui va de pair avec une accélération continue du tempo et un accroissement paroxystique de l'intensité sonore. Dans le second volet, la clarté du spectre initial est cette fois brouillée par l'accumulation de plus en plus dense de différents modes de jeu – sons multiples, slap, expirations et consonnes percussives – tendant vers le bruit blanc.
Peter Szendy.